sale semaine...?

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juste un ch'ti mot, en forme de gros mot BRONCHIOLITE ...

mon petit bout à l'hopital, une semaine.

Ce n'était pas tres "grave", bien sur.

Sauf qu'il a fait un BRONCHO-SPASME suite à l'administration d'un aérosol d'adrénaline (utilisé pour sécher les bronches et l'aider a respirer moins difficilement, de façon a ce qu'il ne s'épuise pas pour respirer). En résumé, il a perdu totalement le soufle, n'arrivait plus a s'oxygéner, et a fait tres, tres peur y compris aux infirmières et pédiatre présents... C'est une réaction visiblemetn tres rare à ce produit.

J'ai trouvé une amorce d'explication sur ce site, l'addition de "l'encombrement bronchique" ( la bronchiolite donc) et de "l'administration de gaz secs et froids " ... bref ...

 

Pour tout vous dire, je ne crois pas avoir vécu pire moment dans ma vie.

Mon bébé tout écarlate, les yeux révulsés, le corps arc-bouté en arriere.

Mon bébé auquel je parle, que j'appelle, qui ne réagit pas, qui hoquette, cherchant l'air sans le trouver...

Mon impuissance.

l'infirmière met en route l'oxygène pour l'aider.

Mon petit bébé aux bras de l'infirmière qui fixe l'écran ou les chiffres dégringolent désespérément... le bruit des bip... "Damien appelle le docteur F aux urgences !!"

puis "non, vas-y si ça répond pas ... et prend les escaliers, n'attends pas l'ascenceur"..."fait vite !!!"

la saturation d'oxygène dans le sang ne cesse de baisser. La norme, c'est entre 90 et 100.

là c'est trop bas

trop bas

ça n'arrête pas de descendre.

mes yeux vont de l'écran a mon bébé, de mon bébé à l'ecran.

L'infirmière lui parle, le secoue, le berce.

saturation de l'oxygène dans le sang a 43 %.

mon fils est maintenant aussi blanc que le drap du lit.

 

Enfin le geste simple de l'infirmière qui le prend contre elle, comme son bébé... les chiffres de la saturation qui remontent... enfin...

Cécile.

Elle s'appelait Cécile.

le pédiatre arrive alors qu'il est remonté a 87. il ne comprend pas, il a l'air carrement... perplexe. moi je le vois hagard, stupide, avec toute sa science, incapable de trouver une solution pour mon bébé.

 

quatre fois cela recomence. Deux heures.

j'ai appelé notre medecin de famille pour ne pas appeler laurent, seul a la maison avec les filles, encore plus impuissant. mais c'est lui qui m'appelle. je pleure, j'ai peur, tellement peur.

le sentiment de cauchemard qu'on connait malheureusement. cet horrible moment ou tout parrait irréel, décalé, ou notre cerveau met à part le vécu, le présent et le ressenti.

j'ai quitté la chambre, je ne sais pas ce qu'ils font. mais je ne peux plus assister a ça.

la troisième fois, il était dans mes bras.

je l'ai tendu à l'infirmier, puis je me suis recroquevillée, me suis bouché les oreilles.

non non non non non non non non non non non non non non non non non

 

j'ai vomi dans les toilettes publiques, dans le couloir.

j'ai mal au ventre

j'erre entre le couloir du service et le hall des ascensseurs. l'infirmière me fait assoir dans l'office, me sert un jus de fruit. ça va mieux maintenant, c'est bon. moi aussi j'ai eu peur.

le pédiatre me houspille

j'ai envie de l'envoyer bouler mais j'en ai pas la force.

je retourne dans la chambre.

il lui ont donné de la cortisonne, un aérosol d'autre chose, pour "reparer" les "méfaits" de l'adrénaline.

il respire plus calmement, toujours par a-coups (ils disent 'spasme')

 

Je ne veux plus qu'ils le touchent, qu'ils lui fassent quoi que ce soit

l'infirmière est d'accord avec moi, elle aussi a eu peur, elle était là elle.

la peur

j'ai la peur vissée au ventre encore.

ça passe, ensuite.

toute la journée, son état s'amméliore doucement. j'intérroge sans obtenir de réponse.

il va mieux, toutefois.

moins bien qu'hier, ceci dit. moins bien qu'avant CA.

 

l'arrivée de la nuit suivante est une horrible angoisse qui me tombe dessus. Jusqu'a ce que je vois le chef de service, jusqu'à ce qu'il me dise que maintenant mon bébé n'a "que" la bronchiolite, et qu'il va en fonction. non il n'y aura plus de traitement, on laisse passer le virus.

je suis soulagée.

troisième nuit blanche

je suis épuisée.

 

c'était mardi soir, le 25.

Nous sommes rentrés a la maison cette apres midi.

Raphaël fini sa bronchiolite. il tousse, siffle encore. il faut le moucher régulièrement, mais sa saturation est bonne, tout est en ordre.

mais moi, j'ai encore peur.

 

 

 

 

Publié dans planetelomasaga

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L
bichette, je suis toute retournée. quelle frayeur si encore ça suffisait de dire cela. bisous tout plein
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M
je savais bien que qqchose se passait, je m'inquietais...maintenant je sais, pauvre petit bout et pauvre toi aussi qui a dû avoir si peur...je pleure en lisant ton recit mais ce n'est rien par rapport à ce que ti as dû ressentirje vous embrasse fort, tres fort
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M
Pleins de bisous à vous!<br /> Pauv'tit bout. <br /> <br /> J'imagine que ça n'a pas du être facile et d'ailleurs ton texte est très explicite là-dessus.<br /> Dis toi que le pire est derrière.<br /> <br />
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G
... Putain de connerie médicale !!!<br /> Des gros gros gros bisous à vous !
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F
ma copine... <br /> je n'ai pas vécu ça, son bébé blanc comme le drap, qu'on croit partir.<br /> je n'ai vécu "que" l'hospitalisation d'un nouveau né, si petit si fragile, si piqué de partout... et on s'inquiete ensuite, on s'inquiete en sortant de l'hopital qu'on voulait pourtant quitter quand on y était.<br /> alors on garde son tout petit contre soi, le jour et la nuit, il est bien là et il ne peut plus rien lui arriver <br /> je t'aime fort ma copine !<br />
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