Chronique d'une mort annoncée ?

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Voilà.

La motivation, les projets qui prennent forme, l'enthousiasme malgré les difficultés n'auront évidement pas suffit. L'incroyable ténacité d'un chef d'établissement hors norme capable d'entrainer dans son sillage de travail herculéen une équipe d'enseignant déjà largement éprouvé par une histoire passé quelque peu cahotique non plus.

Sa capacité d'ouverture, la liberté pédagogique accordée aux projets, qui a donné à tous la force nécéssaire pour continuer, malgré les conditions de travail totalement anachroniques et des locaux vétuste, n'étaient sans doute pas de taille face à l'immobilisme obstiné d'une congrégation religieuse qui a laissé sombrer l'établissement dans la vétusté.

Les résultats des élèves aux examens, poussés au cul et portés par des enseignants qui ont le soin de chacun, n'ont pas suffit. Le fruit de se travail se trouve coupé avant la maturation complète.

Frustration.

Le projet de délocalisation monté écarté, les solutions de réhabilitation jugées trop chères, le projet pédagogique et éducatif, voué à l'accompagnement des élèves, jugé obsolète dans ce quartier ou d'autres établissements ont trop pignon sur rue pour laisser de la place à notre petit bahut cahin-cahat, qui survit depuis trop longtemps porté par une équipe enseignante qui s'accroche et qui combat avec ténacité.

Voilà.

Nous faisons du bon travail.

Ce que nous avons mis en place fonctionne.

Mais notre existance, notre persistance, nécéssiterai que la congrégation propriétaire de l'établissement investisse pour à présent nous donner des lieux de travail corect et satisfaisants pour les parents qui voudraient y inscrire leurs enfants. Le serpent qui se mort la queue.

Des batiments qui nécéssitent de l'argent pour être réhabilités, mis aux normes, ou délocalisés faute de quoi les familles viennent à nous difficilement, de l'argent que nous n'auront pas eu par manque de familles... Fermetures de classes par manque d'élèves, la pente...

Un diocèse qui considère qu'accueillir le type d'élèves que nous recevons est une mise en danger assumée, et qui ne soutiendra donc pas un établissement qui se met lui même en danger.

voilà.

Charité bien ordonnée commence par soi-même.

St Thomas d'Aquin fermera ses portes à la fin de l'année scolaire.

Aucun établissement privé jusque là n'a jamais fermé en une année.

Fi des élèves, fi de tout. Les batiments et térrains sont vendus, sans possibilité de reconstruire ailleurs, dans neuf mois, notre bahut n'existera plus.

L'écoeurement vient sans doute de là, avant tout. Notre dernière rentrée scolaire aura eue lieu dans le mensonge et le secret du compromis de vente signé au même moment.

Ce que je regreterai le plus c'est l'enthousiasme, la liberté pédagogique et d'exercice qui nous a permis de travailler comme nous le souhaitions, pour le bien des élèves.

Outre la bande de potes toujours là pour se soutenir qu'était devenue l'équipe d'enseignants.

Outre le plaisir de travailler ensemble.

 

fuck off.

 

 

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